Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
7 mai 2018 1 07 /05 /mai /2018 19:26

 

Dimanche 6 mai 2018.

« Peyre Martine » à partir des sources de la Buèges.
- 15,5 km
- 730 m de dénivelée.
 
 
Après une journée pareille, on se dit «  ça, c’est de la randonnée ! »
On laisse nos voitures au parking tout près de la source de la Buèges. Le cadre est simple, rustique, bucolique...
Cinq « temps forts » vont rythmer ces six heures de marche sur la Séranne, côté Roc Blanc :
 - 1) le fil du cours d’eau ;
 - 2) l’ascension régulière à l’ombre des chênes blancs ;
 - 3)  la découverte du sommet recouvert de pierriers et lapiaz d’un blanc éblouissant ;
 - 4) le cheminement sur la crête, bras serrés contre le corps, pour se frayer un chemin ;
 - 5) les panoramas splendides sur la vallée, avec Pégairolles-de-Buèges offert sur un écrin.
                                
- L’arrivée sur les sources de la Buèges crée toujours un enchantement : l’eau regorgeant de bébés truites reflète dans sa transparence la végétation touffue et joue avec les rayons de soleil, ce qui lui donne des reflets irisés d’émeraude et d’or. Très vite le ruisseau s’anime et se déploie en voluptueux remous d’écume blanche dès que le courant se heurte à un caillou ; l’air bruisse de la constante musique de l’eau, chant mélodieux rehaussé du murmure des nombreux oiseaux. Une féerie matinale enveloppe notre groupe de huit marcheurs à l’humeur joyeuse. Nous longeons avec bonheur la rivière qui bientôt s’apaise, se tait, et prend son temps pour s’écouler lentement, ouvrant son lit...
 
- Brusquement nous virons à gauche délaissant le cours d’eau pour attaquer la montée ! 
Pas de rigolade, ça devient sérieux ! Environ 700 mètres de dénivelée a prévenu Rando Cévenole !
Une ombre propice à l’effort recouvre le sentier qui, malgré quelques essoufflements, nous paraît d’accès facile par la régularité et la douceur graduée de son ascension. 
 
- Plus haut, les chênes blancs aux tendres feuilles vertes s’estompent, la végétation devient plus rase, plus chiche dans sa protection du soleil, et les cailloux masquent la terre. Tous ces minuscules débris de calcaire ont dégringolé de la falaise qui s’érige au-dessus de nous et renvoie le soleil tel un miroir réfléchissant ! Si l’on s’amuse à ôter ses lunettes, la pupille brûle et le regard se détourne d’un tel afflux de lumière ! On glisse un peu, les cailloux roulent sous nos pas mais nous progressons vers le sommet où s’ouvre une grotte dans un grand interstice. Mais ce n’est pas encore Peyre-Martine, qui nous attend plus loin !...
Après la vire dans le pierrier, voici les lapiaz et leurs dalles trouées de mille trous ! L’érosion karstique aménage de curieux revêtements horizontaux sur lesquels certains se montrent précautionneux alors que d’autres se plaisent à les parcourir aisément, sautant d’un rocher à l’autre, visant l’aspérité ou la déclivité propice(s). Le bâton se coince parfois dans la fente d’un rocher ou bute sur un écueil et l’on s’immobilise brusquement tel un pantin déséquilibré...
 
- Dire que la vue est belle serait un poncif ! Depuis déjà un bon moment notre marche ascendante nous offre de véritables tableaux de maître : le patchwork des champs, vignes et oliveraies mais aussi l’écran au Sud que forme le Mont-Haut et, tout petit, ceint d’une circulade, hissé sur sa montagnette à l’instar des villages corses, Pégairolles-de-Buèges avec son clocher et son donjon délabré...
En point de mire, par delà l’horizon, l’Hortus et le Pic St Loup, visibles sur leur partie haute, comme deux pointes d’oreilles de félins à l’affût.
 
- Beaucoup de monde sur ces terres que l’on pourrait croire reculées ! Des groupes, des couples de jeunes, en amont, en aval, on se fait des politesses : bonjour, pardon, vous montez, vous avez la priorité, mais je vous en prie... Un groupe de gens de notre âge s’est accroupi pour le repas à l’endroit où l’on aurait bien aimé faire de même ! Les hommes sont torse nu, la bonne humeur règne ; nous irons plus loin sur un coin d’herbe, le dos de la Séranne étant large et hospitalier !
 
Sur la crête, la sente très étroite file à travers les buis omniprésents, tellement épais, que l’on doit garder ses coudes contre soi et lever les bâtons pour pouvoir progresser ; la montagne s’éclaire soudain et les buis aux feuilles vertes légèrement rousses flamboient car la garrigue s’est brusquement habillée d’arbustes aux multiples fleurs blanches écloses ; il y en a partout : d’innombrables bouquets de mariés s’unissent à la rigueur des buis ! Au sol des pavots rouges largement ouverts trônent fièrement au-dessus d’une couronne de feuilles d’un vert bleuté.
 
 - Le retour sera varié. Un long serpentin en épingles à cheveux nous offre une descente ingrate, le bruit incessant des chaussures et bâtons battant le cailloux créant un léger mal de tête ; puis ce sera de la terre ornée de feuilles sèches, enfin de grosses pierres que l’on enjambe ; le chemin s’immisce alors sous les pins d’Alep avant de déboucher dans le village perché de Pégairolles, où Jacques cueille une rose très parfumée pour son épouse... Pas d’inquiétude, dit-il, la maison est close, au retour des propriétaires, le bouton aurait été fané !
Une fontaine d’eau de source, fraîche et claire, sera la halte bienvenue en fin de journée ! Nos gourdes sont vides depuis quelque temps !
 
A l’arrivée, Marie-Hélène fait remarquer à bon escient que le sixième « temps fort » se déroule à présent, là, de retour à nos voitures !
Yolande et Eliane avaient reconnu pour nous ce parcours difficile si prégnant qui nous a laissé à tous un sentiment d’intime satisfaction.
Merci Mesdames !
denise 🍺
Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Rando Montarnaud
  • : Blog de Rando Montarnaud
  • Contact

Recherche

Liens